mardi 21 janvier 2014

François Flahault - La pensée "philosophique" des sociétés traditionnelles

François Flahault ou la Pensée Terrestre des sociétés traditionnelles véhiculée particulièrement par les Contes, innocents en apparence. En d'autres termes, un pont de la culture occidentale vers les autres cultures qui "n'auraient-elles pas mis le doigt sur des aspects de la condition humaine que nous sous-estimons?". Ce "nous" occidental (mais bientôt mondial) dissimule un "Je" Moderne et individualiste issu des doctrines du Salut : Pensée des Lumières jusqu'à Platon en passant par la religion, chrétienne ou saint-augustinienne notamment.


 

dimanche 5 janvier 2014

Cinema Paradiso - Giuseppe Tornatore - Film

     Un film de l'italien Giuseppe Tornatore.

     Le film est l'histoire d'un cinéaste en vogue, Salvatore, qui vient d'apprendre la mort de son ami d'enfance (de l'époque où il s'appelait encore Toto), l'unique projectionniste du village, le vieux Alfredo (joué par Philippe Noiret)! C'est là que surgissent des souvenirs de Giancaldo, son village natal! C'est en fait l'histoire de la place principale de ce village pendant la mort d'un vieux monde et la naissance tardive d'un nouveau! Là où est situé la paroisse et son cinéma. Là où se croisent quotidiennement les siens : le prêtre censeur de scènes d'amour, les sans-humour mascottes qu'on aime titiller, les différents couples naissant au vu mais à l'insu de tout le monde, les bergers et leurs fidèles troupeaux, les amis-camarades découvrant la magie du cinéma en même temps que la masturbation devant de platoniques mais de suggestives scènes d'amour et l'unique Fou du village pour qui la place est à lui; circulez, circulez il n'y a rien à voir!

     Le film n'est pas en noir et blanc mais les couleurs y sont sobres! Le bleu de notre chère méditerranées y est présent mais modestement... Contrairement aux lumières de son envahissant Soleil! Si, viscéralement (tu n'es victime d'aucune mode ni publicité), tu es à la quête de l'authenticité comme tu es conscient du côté pervers et mortifère des produits génétiquement modifiés, ce film, loin des réalités techniquement augmentées (le parallèle n'est pas si loin, je te rassure), saura te plaire! Celle ou Celui, loin pendant de longues et creuseuses années de son Village natal, saura reconnaitre ce qui lui est (au village) immuablement universel, même s'il n'existe plus. Le passé n'est même pas passé, n'est-ce pas?!

     Ce précédent paragraphe, à quelques tournures près, est celui d'Alfredo. Des phrases, comme toutes les siennes, elles en disent long! Mais celles-ci, pour une fois et contraire à toutes les autres, ne sont tirées ni d'un film de Gary Cooper, ni d'un autre de James Stewart ou de Henri Fonda, elles sont profondément à lui, celles tirées de son propre Giron, le sien... Celui de sa Mamma à lui, un sicilien de Giancaldo, aliéné (aigri?) par sa propre (an?)alphabétisation.

     De la fin, en plus d'une beauté qu'on taira, surgira un monstre: La place meurt au profit d'un parking peuplé désormais par de bavards panneaux publicitaires et de sourdes automobiles! Il lui survivra le Fou (espoir d'une renaissance?) pour qui la place est toujours à lui; circulez... mais circulez il n'y a plus rien à voir!


 

vendredi 3 janvier 2014

Cornélius Castoriadis - Critique des structuralistes

Me remémorant de ma terrible déception devant les étalages parisiens encombrés d'un discours neutre et élitiste des structuralistes français (Lévi-Strauss répond, quelque part, qu'il n'était pas un intellectuel engagé), ce n'est pas sans plaisir que je découvre un Castoriadis leur dressant une critique virulente :

A Michel Foucault, Roland Barthes, Louis Althusser, Gilles Deleuze, "Castoriadis s’y explique, non plus sur le marxisme, mais sur les thèmes des courants philosophiques qui occupaient alors le devant de la scène, où les écoles rivales, les existentialistes et les structuralistes, lui semblaient être "logées à la même enseigne", celle d’un athéisme qui n’est qu’une doublure de la théologie : "On annonce avec force bruit et sous mille formes cette grande découverte que le sujet est fini", thèse qui, pour Descartes, servait à démontrer l’existence de Dieu, mais qui sert, à présent, "pour prouver l’inexistence de l’homme, que l’homme est manque à être" [Histoire et Création = HC, p. 154-155] : cette idée n’a de sens que si la finitude est posée par contraste avec l’infinité qu’on attribue à Dieu. Qu’est-ce qu’un être fini ? "L’homme n’est pas un nombre, et je ne sais pas ce que fini veut dire hors les mathématiques ou le mathématisable" [HC, note complémentaire, p. 289]. L’athéisme des philosophes se nourrit donc d’un fantasme théologique, même chez ceux qui auraient pu s’en préserver..." Bibliothèque du MAUSS. Notes de lectures (n° 33, 1er sem. 2009)

"Selon... Cornélius Castoriadis, à une époque où "les gens sont de plus en plus opprimés au nom de la science", le structuralisme est un discours qui accorde une primauté absolue à la science "et veut les persuader qu'ils ne sont rien et que la science est tout" (La Société française p. 226)" cité par p. Kristin Ross dans "Rouler plus vite. Laver plus blanc", p. 249.