Documentaire consacré aux malades mentaux algériens, victimes des maux de la société : violence, guerre, injustice, sexisme, crise politique... Zoom sur l'hôpital psychiatrique de Constantine où on les écoute, les comprend, les soulage et tente de les guérir de l'insupportable angoisse qui les accable.
Le documentaire alterne des images de Constantine et des malades dans leur quotidien avec les témoignages de malades et des médecins psychiatres qui s'occupent d'eux.
Le réalisateur Malek BENSMAIL a posé sa caméra dans le service psychiatrique du CHU de Constantine, là où son père, professeur en psychiatrie et doyen de la psychiatrie algérienne, a autrefois exercé et formé de jeunes médecins.
Un film sur la souffrance mentale en Algérie et un moyen d'explorer les maux d'une société entière. Pas de commentaires, mais des images de consultations, de discussions entre les malades, avec les médecins, et des plans serrés sur les visages, sur les mains... Au fil des propos parfois confus ou décousus de certains patients et à travers leurs parcours se dessinent les maux d'une société et leurs causes."Je veux amener la paix", "je veux chanter pour la paix", répète comme un leitmotiv, un des patients. Un autre, qui, semble-t-il, fut membre d'une liste d'un parti islamiste, évoque la violence des débats auxquels il a assité. Un autre encore arrive en consultation agité et très nerveux. Il se sent observé par les autorités. Une femme déclare au médecin qu'elle lave des morts. "Ca me calme dans ce monde" dit-elle, car selon elle, en Algérie "tout le monde est mort". Derrière ces mots et ces souffrances, résonne l'écho de l'actualité : les violences, la guerre civile, le terrorisme, les massacres.
Les témoignages des femmes dévoilent les problèmes particuliers auxquels elles sont confrontées, comme le célibat qui fait de chacune d'elles un proie pour tous les hommes. Une autre forme de violence. "Tout le peuple algérien est fou. C'est l'état qui nous a rendu fous", dit un malade. C'est aussi la douloureuse histoire algérienne qui le hante : la colonisation, puis la guerre, les problèmes identitaires, le rapport à la religion et à l'intégrisme, les bouleversements socioculturels, le traumatisme de la crise politique que subit le pays depuis des années... Si la politique est très présente, la religion est l'autre thème qui revient sans cesse, aussi bien dans les propos des malades que dans l'approche de leurs maux. D'un côté, l'intégrisme religieux est une source de violence et de souffrance pour le peuple algérien. De l'autre, les thérapeutes islamiques, les rituels de guérison et la croyance dans les djinns agissent en complément de la médecine. Autant de moyens propres à la culture algérienne d'expliquer et de comprendre les désordres de la santé mentale.
A l'hôpital, une mère venue rendre visite à son fils pleure. "Elle pleure toute la société, pour tous les malades", conclut un jeune homme.
Le documentaire alterne des images de Constantine et des malades dans leur quotidien avec les témoignages de malades et des médecins psychiatres qui s'occupent d'eux.
Le réalisateur Malek BENSMAIL a posé sa caméra dans le service psychiatrique du CHU de Constantine, là où son père, professeur en psychiatrie et doyen de la psychiatrie algérienne, a autrefois exercé et formé de jeunes médecins.
Un film sur la souffrance mentale en Algérie et un moyen d'explorer les maux d'une société entière. Pas de commentaires, mais des images de consultations, de discussions entre les malades, avec les médecins, et des plans serrés sur les visages, sur les mains... Au fil des propos parfois confus ou décousus de certains patients et à travers leurs parcours se dessinent les maux d'une société et leurs causes."Je veux amener la paix", "je veux chanter pour la paix", répète comme un leitmotiv, un des patients. Un autre, qui, semble-t-il, fut membre d'une liste d'un parti islamiste, évoque la violence des débats auxquels il a assité. Un autre encore arrive en consultation agité et très nerveux. Il se sent observé par les autorités. Une femme déclare au médecin qu'elle lave des morts. "Ca me calme dans ce monde" dit-elle, car selon elle, en Algérie "tout le monde est mort". Derrière ces mots et ces souffrances, résonne l'écho de l'actualité : les violences, la guerre civile, le terrorisme, les massacres.
Les témoignages des femmes dévoilent les problèmes particuliers auxquels elles sont confrontées, comme le célibat qui fait de chacune d'elles un proie pour tous les hommes. Une autre forme de violence. "Tout le peuple algérien est fou. C'est l'état qui nous a rendu fous", dit un malade. C'est aussi la douloureuse histoire algérienne qui le hante : la colonisation, puis la guerre, les problèmes identitaires, le rapport à la religion et à l'intégrisme, les bouleversements socioculturels, le traumatisme de la crise politique que subit le pays depuis des années... Si la politique est très présente, la religion est l'autre thème qui revient sans cesse, aussi bien dans les propos des malades que dans l'approche de leurs maux. D'un côté, l'intégrisme religieux est une source de violence et de souffrance pour le peuple algérien. De l'autre, les thérapeutes islamiques, les rituels de guérison et la croyance dans les djinns agissent en complément de la médecine. Autant de moyens propres à la culture algérienne d'expliquer et de comprendre les désordres de la santé mentale.
A l'hôpital, une mère venue rendre visite à son fils pleure. "Elle pleure toute la société, pour tous les malades", conclut un jeune homme.
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