dimanche 5 juin 2011

Qu'il vive - René Char

Ironie du sort, on l'appelle en français.

Un ami, ses journées de labeurs en 2001 commençaient par un cri à la gueule de la Police:
"Réveillez-vous bosser, Feignasses".
Mon ami, jeune à l'époque, était un célèbre émeutier.
Un ami, ses journées de labeurs en 2011 commencent par un murmure à l'oreille de la Police:
"Gratifiez-moi d'un boulot, Capitaine".
Mon ami, aussi jeune qu'à l'époque, est un anonyme chômeur.

Ce poème de Char est comme une Ironie, un cri à la gueule de mon Pays, le pays de mon ami aussi.



Ce pays n'est qu'un vœu de l'esprit, un contre sépulcre.

Dans mon pays, les tendres preuves du printemps et les oiseaux mal habillés sont préférés aux buts lointains.

La vérité attend l'aurore à côté d'une bougie. Le verre de fenêtre est négligé. Qu'importe à l'attentif.

Dans mon pays, on ne questionne pas un homme ému.

Il n'y a pas d'ombre maligne sur la barque chavirée.

Bonjour à peine, est inconnu dans mon pays.

On n'emprunte que ce qui peut se rendre augmenté.

Il y a des feuilles, beaucoup de feuilles sur les arbres de mon pays. Les branches sont libres de n'avoir pas de fruits.

On ne croit pas à la bonne foi du vainqueur.

Dans mon pays, on remercie

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