dimanche 5 janvier 2014

Cinema Paradiso - Giuseppe Tornatore - Film

     Un film de l'italien Giuseppe Tornatore.

     Le film est l'histoire d'un cinéaste en vogue, Salvatore, qui vient d'apprendre la mort de son ami d'enfance (de l'époque où il s'appelait encore Toto), l'unique projectionniste du village, le vieux Alfredo (joué par Philippe Noiret)! C'est là que surgissent des souvenirs de Giancaldo, son village natal! C'est en fait l'histoire de la place principale de ce village pendant la mort d'un vieux monde et la naissance tardive d'un nouveau! Là où est situé la paroisse et son cinéma. Là où se croisent quotidiennement les siens : le prêtre censeur de scènes d'amour, les sans-humour mascottes qu'on aime titiller, les différents couples naissant au vu mais à l'insu de tout le monde, les bergers et leurs fidèles troupeaux, les amis-camarades découvrant la magie du cinéma en même temps que la masturbation devant de platoniques mais de suggestives scènes d'amour et l'unique Fou du village pour qui la place est à lui; circulez, circulez il n'y a rien à voir!

     Le film n'est pas en noir et blanc mais les couleurs y sont sobres! Le bleu de notre chère méditerranées y est présent mais modestement... Contrairement aux lumières de son envahissant Soleil! Si, viscéralement (tu n'es victime d'aucune mode ni publicité), tu es à la quête de l'authenticité comme tu es conscient du côté pervers et mortifère des produits génétiquement modifiés, ce film, loin des réalités techniquement augmentées (le parallèle n'est pas si loin, je te rassure), saura te plaire! Celle ou Celui, loin pendant de longues et creuseuses années de son Village natal, saura reconnaitre ce qui lui est (au village) immuablement universel, même s'il n'existe plus. Le passé n'est même pas passé, n'est-ce pas?!

     Ce précédent paragraphe, à quelques tournures près, est celui d'Alfredo. Des phrases, comme toutes les siennes, elles en disent long! Mais celles-ci, pour une fois et contraire à toutes les autres, ne sont tirées ni d'un film de Gary Cooper, ni d'un autre de James Stewart ou de Henri Fonda, elles sont profondément à lui, celles tirées de son propre Giron, le sien... Celui de sa Mamma à lui, un sicilien de Giancaldo, aliéné (aigri?) par sa propre (an?)alphabétisation.

     De la fin, en plus d'une beauté qu'on taira, surgira un monstre: La place meurt au profit d'un parking peuplé désormais par de bavards panneaux publicitaires et de sourdes automobiles! Il lui survivra le Fou (espoir d'une renaissance?) pour qui la place est toujours à lui; circulez... mais circulez il n'y a plus rien à voir!


 

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