samedi 26 février 2011

Jammu Africa - Ismael Lo

Au hasard des vagabondages virtuels, je reviens à l'Afrique. Mon judas éclaire le Sénégal pour écouter Ismael Lô.

Le film "J'ai serré la main du diable" sur le génocide au Rwanda, commence par Jammu Africa.

mercredi 23 février 2011

Questions sur Mohamed Arkoun

Mohamed Arkoun, Le Monde, 5 mai 1992 :
"C'est pourquoi je réclame au gouvernement français, au moins depuis cinq ans, jusqu'ici en vain, la création d'une instance d'expression scientifique de l'islam, protégé par l'Etat laïque. Parce que, dans l'espace européen en train de s'ouvrir, et de s'aménager, douze à quinze millions de musulmans ne peuvent se passer de lieux de références intellectuelles et scientifiques. Ou alors, ces "travailleurs" à qui l'on refuse le statut de citoyens, continueront à être soumis au discours islamiste conservateur. Le christianisme, le judaïsme disposent en grand nombre de tels lieux. Quand il s'agit de l'islam, on brandit la laïcité, car selon le dogme établi, l'islam est déclaré nécessairement hostile à la laïcité. Toute mon oeuvre s'inscrit en faux contre cette litanie."




C'était pendant un hommage rendu par le CCA à Mohamed Arkoun, le 2 novembre 2010. On y pose notamment une question sur la vision d'Arkoun sur l'identité nord africaine. Avec Rachid BENZINE (islamologue, spécialiste d’herméneutique coranique) et Ghaleb BENCHEIKH (présentateur de l’émission Islam sur France2)

mardi 8 février 2011

Le temps qui reste - Serge Reggiani

Tu n'as pas besoin de visionner le film pour t'approprier cette chanson. D'ailleurs, le film ne te fera que décevoir car ton pays, c'est-à-dire ta vie, est un livre où tu peux t'enfoncer sans jamais en ressortir! En gardant en tête cette phrase de Proust: « Le livre essentiel, le seul livre vrai, un grand écrivain n’a pas le sens courant de l’inventer puisqu’il existe déjà en chacun de nous, mais à le traduire. Le devoir et la tâche d’un écrivain sont ceux d’un traducteur», plonge-toi dans ton pays, c'est-à-dire ta vie.



Combien de temps...
Combien de temps encore
Des années, des jours, des heures, combien ?
Quand j'y pense, mon coeur bat si fort...
Mon pays c'est la vie.
Combien de temps...
Combien ?

Je l'aime tant, le temps qui reste...
Je veux rire, courir, pleurer, parler,
Et voir, et croire
Et boire, danser,
Crier, manger, nager, bondir, désobéir
J'ai pas fini, j'ai pas fini
Voler, chanter, parti, repartir
Souffrir, aimer
Je l'aime tant le temps qui reste

Je ne sais plus où je suis né, ni quand
Je sais qu'il n'y a pas longtemps...
Et que mon pays c'est la vie
Je sais aussi que mon père disait :
Le temps c'est comme ton pain...
Gardes-en pour demain...

J'ai encore du pain
Encore du temps, mais combien ?
Je veux jouer encore...
Je veux rire des montagnes de rires,
Je veux pleurer des torrents de larmes,
Je veux boire des bateaux entiers de vin
De Bordeaux et d'Italie
Et danser, crier, voler, nager dans tous les océans
J'ai pas fini, j'ai pas fini
Je veux chanter
Je veux parler jusqu'à la fin de ma voix...
Je l'aime tant le temps qui reste...

Combien de temps...
Combien de temps encore ?
Des années, des jours, des heures, combien ?
Je veux des histoires, des voyages...
J'ai tant de gens à voir, tant d'images..
Des enfants, des femmes, des grands hommes,
Des petits hommes, des marrants, des tristes,
Des très intelligents et des cons,
C'est drôle, les cons ça repose,
C'est comme le feuillage au milieu des roses...

Combien de temps...
Combien de temps encore ?
Des années, des jours, des heures, combien ?
Je m'en fous mon amour...
Quand l'orchestre s'arrêtera, je danserai encore...
Quand les avions ne voleront plus, je volerai tout seul...
Quand le temps s'arrêtera..
Je t'aimerai encore
Je ne sais pas où, je ne sais pas comment...
Mais je t'aimerai encore...
D'accord ?

vendredi 4 février 2011

Je voudrais pas crever - Boris Vian par Eiffel



Je voudrais pas crever
Avant d'avoir connu
Les chiens noirs du Mexique
Qui dorment sans rêver
Les singes à cul nu
Dévoreurs de tropiques
Les araignées d'argent
Au nid truffé de bulles
Je voudrais pas crever
Sans savoir si la lune
Sous son faux air de thune
A un coté pointu
Si le soleil est froid
Si les quatre saisons
Ne sont vraiment que quatre
Sans avoir essayé
De porter une robe
Sur les grands boulevards
Sans avoir regardé
Dans un regard d'égout
Sans avoir mis mon zobe
Dans des coinstots bizarres
Je voudrais pas finir
Sans connaître la lèpre
Ou les sept maladies
Qu'on attrape là-bas
Le bon ni le mauvais
Ne me feraient de peine
Si si si je savais
Que j'en aurai l'étrenne
Et il y a z aussi
Tout ce que je connais
Tout ce que j'apprécie
Que je sais qui me plaît
Le fond vert de la mer
Où valsent les brins d'algues
Sur le sable ondulé
L'herbe grillée de juin
La terre qui craquelle
L'odeur des conifères
Et les baisers de celle
Que ceci que cela
La belle que voilà
Mon Ourson, l'Ursula
Je voudrais pas crever
Avant d'avoir usé
Sa bouche avec ma bouche
Son corps avec mes mains
Le reste avec mes yeux
J'en dis pas plus faut bien
Rester révérencieux
Je voudrais pas mourir
Sans qu'on ait inventé
Les roses éternelles
La journée de deux heures
La mer à la montagne
La montagne à la mer
La fin de la douleur
Les journaux en couleur
Tous les enfants contents
Et tant de trucs encore
Qui dorment dans les crânes
Des géniaux ingénieurs
Des jardiniers joviaux
Des soucieux socialistes
Des urbains urbanistes
Et des pensifs penseurs
Tant de choses à voir
A voir et à z-entendre
Tant de temps à attendre
A chercher dans le noir

Et moi je vois la fin
Qui grouille et qui s'amène
Avec sa gueule moche
Et qui m'ouvre ses bras
De grenouille bancroche

Je voudrais pas crever
Non monsieur non madame
Avant d'avoir tâté
Le goût qui me tourmente
Le goût qu'est le plus fort
Je voudrais pas crever
Avant d'avoir goûté
La saveur de la mort...