mardi 21 juin 2011

Je suis (?)

Je viens de trouver ce truc dans mon bloc-notes. Et en pensant, je me rends compte combien la question ou l’affirmation "Je suis(?)" est profonde... Combien on peut mentir à soi-même... Combien "Je suis ce que je suis" peut être fausse... Je reviendrai, profondément, sur ces questions que cela soit sur le plan personnel ou identitaire... Un jour, avec plus de stabilité, un jour où je serai sur mon chemin, le mien...

Un jour je percerai le mystère de
"Je suis". Pour l'instant, elle m'obsède et me contente de constats.


Je suis une belle affaire pour une pompe funèbre
Je suis mon revenu pour mon banquier
Je suis un risque pour mon assureur
Je suis un puceau à plumer pour ma pute rue Saint-Denis
Je suis un croyant de plus pour un aimable-prosélyte
Mais quand j’ai pensé que je ne suis Moi que pour ma mère - parce que pour mon père aussi je suis une conversion par 126

J’ai vu un jeune garçon, dans ce quartier dit arabe par les descendants de Napoléon, de type nord-africain qui semble dire, avec sa Kippa sur la tête : Je ne suis pas arabe musulman mais un arabe juif.
Et j’ai pensé aux autres :
A l’autre arabe, une croix sur la poitrine, semble dire Je ne suis pas un arabe musulman mais un arabe chrétien.
A l’autre nord africain, un signe imaZighen sur la poitrine, semble dire Je ne suis pas un arabe-Maghrébin mais un Kabyle nord-africain.
Au guadeloupéen, scandant sa négritude-claire, semble dire que je ne suis pas un noir africain mais un français Guadeloupéen.

Je suis ce que je ne suis pas… Être ou ne pas être... Tu es ou Tu n’es pas…

Je n'en sais rien!

dimanche 5 juin 2011

Qu'il vive - René Char

Ironie du sort, on l'appelle en français.

Un ami, ses journées de labeurs en 2001 commençaient par un cri à la gueule de la Police:
"Réveillez-vous bosser, Feignasses".
Mon ami, jeune à l'époque, était un célèbre émeutier.
Un ami, ses journées de labeurs en 2011 commencent par un murmure à l'oreille de la Police:
"Gratifiez-moi d'un boulot, Capitaine".
Mon ami, aussi jeune qu'à l'époque, est un anonyme chômeur.

Ce poème de Char est comme une Ironie, un cri à la gueule de mon Pays, le pays de mon ami aussi.



Ce pays n'est qu'un vœu de l'esprit, un contre sépulcre.

Dans mon pays, les tendres preuves du printemps et les oiseaux mal habillés sont préférés aux buts lointains.

La vérité attend l'aurore à côté d'une bougie. Le verre de fenêtre est négligé. Qu'importe à l'attentif.

Dans mon pays, on ne questionne pas un homme ému.

Il n'y a pas d'ombre maligne sur la barque chavirée.

Bonjour à peine, est inconnu dans mon pays.

On n'emprunte que ce qui peut se rendre augmenté.

Il y a des feuilles, beaucoup de feuilles sur les arbres de mon pays. Les branches sont libres de n'avoir pas de fruits.

On ne croit pas à la bonne foi du vainqueur.

Dans mon pays, on remercie